Drainage par sonde double J et pyéloplastie dans la maladie de la jonction pyélo-urétérale

Abstract

La maladie de la jonction pyélo-urétérale(MJPU) est une anomalie congénitale ; une uropathie rencontrée chez les nouveaux nés, les enfants et les adultes. Elle est secondaire à un rétrécissement voir une obstruction totale de la jonction raccordant le pyélon ou bassinet du rein à l’uretère proximal. L’objectif de notre étude est de comparer entre le drainage par sonde double J (ou sonde JJ) et par néphrostomie au cours d’une pyéloplastie à ciel ouvert selon Anderson et Hynes, afin d’évaluer l’efficacité de la sonde JJ et de comprendre pourquoi est-elle préconisée au dépens de la néphrostomie comme traitement adjuvant de la MJPU. Il s’agit d’une étude rétrospective portée sur 28 patients âgés de 10 mois à 13 ans, tous atteints d’une maladie de jonction pyélo-urétérale congénitale et hospitalisés au niveau du service de chirurgie infantile de Tlemcen sur une période de cinq ans ; de janvier 2019 à décembre 2023. La comparaison est portée sur la durée d’hospitalisation, la durée de drainage post-opératoire et les complications post-opératoires pour les deux types de drainage. Au terme de notre étude, nous avons constaté que la sonde double JJ est de plus en plus utilisée notamment durant ces deux dernières années (2022-2023) comparé à l’année (2019-2020) où tous les cas ont bénéficié d’un drainage externe par néphrostomie. Sur les 28 cas recensés ; 9 patients ont bénéficié d’un drainage intubant par sonde double J soit 32% des cas, 17 cas ont bénéficié d’un drainage externe par néphrostomie, 01 cas de néphrectomie et 01 cas ayant bénéficié d’une plicature du bassinet avec transposition du vaisseau polaire inférieur ; ces deux cas ne nécessitent pas de drainage. La durée d’hospitalisation est nettement plus courte lors d’un drainage par sonde JJ; n’excédant pas les 48h avec une durée de drainage de 3 mois au minimum, comparé au drainage par néphrostomie où l’hospitalisation peut aller jusqu’à 14 jours pour une durée de drainage de 6 jours. 33.3% des patients drainés par sonde JJ ont présentés des complications dont une reprise, comparé à la néphrostomie où 58.8% ont présentés des complications dont 5 cas ont été repris, sachant que la complication la plus fréquente pour les deux types de drainages est l’infection urinaire tardive. Le drainage interne par sonde double J est retenu comme la méthode de drainage la plus efficace et la plus confortable pour les patients car cette dernière permet de réduire la durée d’hospitalisation tout en permettant d’allonger la durée de drainage post opératoire ce qui va diminuer de moitié (RR= 0.56) le risque de survenue de complications par rapport au drainage par néphrostomie. La sonde JJ diminue également le risque de sténose trans-anastomotique et donc de reprise.