Recherche des résidus d’antibiotiques dans quelques denrées alimentaires consommées dans la wilaya de Tlemcen

Abstract

En Algérie, le lait infantile et les dérivés laitiers sont des éléments cruciaux de l’alimentation, répondant aux besoins nutritionnels des nourrissons ainsi que des adultes. L’utilisation excessive et non réglementée des antibiotiques en médecine vétérinaire que ce soit à des fins thérapeutiques ou préventives conduit à la présence de résidus dans les aliments. Dans le but de la recherche et la détection des résidus d’antibiotiques dans les laits infantiles et d’autres aliments commercialisés dans la wilaya de Tlemcen, nous avons réalisé une étude descriptive transversale expérimentale sur 118 échantillons appartenant à 4 catégories alimentaires et 38 marques différentes. Les échantillons ont été collectés au niveau de la wilaya durant la période du Septembre 2023 jusqu'au Mai 2024. Notre échantillon est composé de 37 laits infantiles, 35 oeufs, 33 laits spéciaux et 13 beurres. Les résidus d’antibiotiques ont été recherchés par la méthode de diffusion sur gélose en utilisant la bactérie Bacillus stearothermophilus var. calidolactis. La présence d'antibiotiques a été observée dans 35,59% des cas. Les oeufs et les laits concentrés présentent le pourcentage de positivité le plus élevé pour les antibiotiques suivis des beurres artisanaux et des laits infantiles 3 -ème âge et 2 -ème âge. Les autres catégories (lait en poudre, chocolaté, délactosé, additionné de jus, et beurre industriel) ne contiennent pas d’antibiotiques. L’application du test de Khi-deux a montré une relation statistiquement significative entre la présence d’antibiotiques et les variables : type d’aliment, catégorie d’aliment, marques d’échantillons, et type de société productrice (p= 0,001 < 5%), avec une association forte (V Cramer = 0,87 ; 0,93 ; 0,96 ; 0,53 respectivement). Les échantillons analysés produits par des sociétés locales algériennes présentent un taux de contamination par les antibiotiques plus élevés que ceux produits par des sociétés étrangères (57,4% versus 6%). Ces résultats rejoignent ce qui a été retrouvé dans plusieurs études réalisées sur le plan national et international dans le même contexte. En conclusion, le taux de contamination par les antibiotiques dans cette région est considérable rejoignant ce qui a été retrouvé dans les études de 2022 et de 2023 réalisées sur les viandes et les laits. Le vide dans la réglementation algérienne qui n’exige pas la recherche systématique de ces contaminants dans les aliments aggrave la situation.