Les échecs du traitement dentaire ; entre prescriptions abusives et impasse thérapeutique

Abstract

Introduction : Les échecs des traitements dentaires résultent souvent de deux facteurs rare mais non négligente : la prescription abusive des médicaments et les impasses thérapeutiques. Les prescriptions abusives, telles que la surprescription d'antibiotiques et d'analgésiques, entraînent des problèmes de résistance bactérienne et de dépendance, réduisant ainsi l'efficacité des traitements et exposant les patients à des risques pour leur santé. Parallèlement, les impasses thérapeutiques surviennent lorsque les options de traitement disponibles ne sont pas adaptées à des cas complexes, en raison de limitations techniques ou d'un manque d'expertise. Ces échecs ont des conséquences graves, notamment des douleurs chroniques, des infections récurrentes, des coûts financiers accrus pour les patients, et une pression supplémentaire sur le système de santé. Pour remédier à ces problèmes, il est essentiel de mettre en oeuvre une formation continue pour les dentistes, de réguler strictement les prescriptions, et de favoriser une approche multidisciplinaire dans la prise en charge des soins dentaires. Objectif : L’objectif de cette étude est de mesurer la fréquence des échecs des traitements dentaires les plus fréquents attribués à la prescription abusive de médicaments et aux impasses thérapeutiques. Matériel et Méthodes : Nous avons mené une étude descriptive prospective sur 130 patients présentant différentes pathologies dentaires, admis à la clinique dentaire de la faculté de médecine de Tlemcen et au CHU de Tlemcen el Fardj, sur une période de 5 mois, de novembre 2023 à mars 2024. Un questionnaire a été administré aux patients, la saisie et l'analyse des données ont été effectuées à l'aide du logiciel SPSS version 21. Résultats : La population consultant présentait une prédominance masculine de 67%, avec un sexe ratio de 1,06, et la tranche d'âge la plus concernée était celle des 20-29 ans. La moitié des patients (55%) ont été dirigés vers les services de pathologie buccodentaire, parmi lesquels 35% ont été diagnostiqués avec une maladie chronique, principalement le cancer, le diabète, les troubles psychiques et cardiaques. La douleur a été le motif de consultation le plus fréquent, avec un taux de 71,5%, et la pulpite a été la pathologie dentaire la plus courante. Plus de la moitié de la population étudiée est résistante aux médicaments, avec 39% d'entre eux étant résistants en raison d'une utilisation abusive, principalement due à des erreurs lors de la prise des médicaments. La plupart des prescriptions étaient des traitements étiologiques et symptomatiques, représentant 48% des cas, et les médicaments les plus prescrits étaient les antibiotiques, les analgésiques, suivie par les anti-inflammatoires stéroïdiens et non stéroïdiens. Sur les 130 patients suivis jusqu'à la fin du traitement, 39% ont présenté un signe de persistance de l'inflammation, principalement en raison de facteurs propres au patient. La solution proposée par le médecin dentiste après l'échec a été le retraitement par extraction ou soins, ce qui représentait 29,8% des cas. Parmi eux, 13,3% des patients ont rencontré une impasse thérapeutique en raison de la complexité de la dent concernée Conclusion : les échecs des traitements dentaires dus à des prescriptions abusives et à l'impasse thérapeutique sont un défi majeur. Les prescriptions abusives, notamment d'antibiotiques et d'analgésiques, favorisent les résistances médicamenteuses, compliquant le traitement des infections. Une mauvaise communication et le non-respect des directives par les patients aggravent l'inefficacité des traitements. Pour surmonter ces défis, il est essentiel d'adopter des pratiques de prescription rigoureuses, d'améliorer la communication avec les patients, de sensibiliser à l'importance du suivi des traitements, d'encourager l'innovation thérapeutique et d'assurer un suivi régulier. En appliquant ces stratégies, on peut réduire les échecs des traitements dentaires et améliorer la santé bucco-dentaire des patients.