Contrôle de qualité des plantes les plus utilisées traditionnellement en gynécologie à Tlemcen

Abstract

De nombreuses plantes médicinales sont utilisées par les femmes à Tlemcen pour traiter les troubles gynécologiques mais leur vente et leur qualité ne sont pas contrôlées. L’objectif de ce travail est de vérifier l’identité et le degré de pureté des plantes les plus utilisées, par des essais botaniques. Deux études sont réalisées, la première est une étude transversale descriptive par une enquête ethnobotanique menée auprès de patientes consultantes à l’EHS mère et enfant et aux cabinets médicaux de gynécologie de la wilaya de Tlemcen. Les plantes les plus citées sont retenues pour la deuxième étude qui est expérimentale visant à vérifier la qualité par examens macroscopique puis microscopique approfondies de ces drogues achetées dans des herboristeries de trois zones de la wilaya de Tlemcen : Centre-ville de Tlemcen, Remchi et Ghazaouet. L'enquête ethnobotanique a permis d’identifier 21 espèces dont les plus utilisées sont l’arroche marine (Atriplex halimus), la sauge (Salvia officinalis), l’épine-vinette (Berberis vulgaris), la marjolaine (Origanum majorana) et la lavande (Lavandula angustifolia). Les familles botaniques les plus citées sont les Lamiacées, les Apiacées et les Amaranthacées. 18 drogues sont contrôlées dont 15 ne sont pas conformes aux normes mentionnées dans la littérature dont la Pharmacopée Européenne IXème édition. 11% des échantillons sont falsifiés, 44% présentent des altérations des caractères organoleptiques, 22% présentent des contaminants macroscopiques et 17% sont associés à une mauvaise culture et/ou récolte. Les échantillons de Ghazaouet sont ceux dont la qualité est la plus faible. Cette étude montre l’utilisation des drogues non conformes à des fins médicinales. De ce fait, il est nécessaire d’établir une réglementation solide pour éviter tout risque associé à cette utilisation.